mercredi 15 juin 2011

Paul Baribeau

Si le mouvement antifolk fit quelques heureux (on pense bien sûr aux Moldy Peaches, à Adam Green, à Kimya Dawson, à Juno, tout ça tout ça), il laissa cependant derrière lui de nombreux trésors.
Parmi eux, le génie absolu de Jeffrey Lewis évidemment, mais ce n'est pas tout. Il y avait aussi le trop peu reconnu Paul Baribeau.
L'homme à vrai dire colle parfaitement aux canons du genre: des textes éminemment honnêtes et personnels, teintés d'humour et de désespoir, un jeu de guitare basique (mais diablement efficace), de belles mélodies toutes simples et naïves. Et puis toujours cette émotion à fleur de peau qui vous prend à la gorge...
Paul Baribeau, grand barbu en short qui ressemble plus à un randonneur égaré qu'à un artiste antifolk, est en fait actif depuis début 2004 (niveau discographique). Ce qui lui a a laissé le temps de s'attirer les faveurs d'un public ultra-fidèle qui à chaque concert reprend en cœur la moindre de ses ritournelles comme s'il s'agissait d'un tube intersidéral.
Il faut avouer que ses petites chansons toutes courtes sont des condensés d'émotion qui vous sautent à la figure les premiers accords à peine grattés. En deux minutes chrono Baribeau a le temps de vous raconter l'alcoolisme de sa mère, son désespoir quand sa copine l'a largué, son amour éternel pour cette fille qui en aime un autre et ses rêves d'avenir... On en ressort orphelin de tout cynisme, enfin libéré de tout les faux-semblants. Une sympathie infinie s'installe alors pour l'auteur de ces missives, comme à un ami qui nous ouvre son cœur et parait soudain si proche et si semblable...

Les compositions de notre homme se savourent comme des petits bonbons tour à tour sucrés ou amers, ravissant le palais puis laissant irrémédiablement sur sa faim...

Rarement en tout cas on aura entendu quelqu'un sonner si vrai.
Kimya Dawson, une femme intelligente, confia qu'elle ne put s'empêcher de pleurer la première fois qu'elle entendue "Never Get To Know"... On la comprend tellement.
Pour que vous compreniez aussi, les paroles de la chanson, puis quelques extraits:

I'll never get to know my friend Steven
He thought he found an answer
He was my firend since kindergarden
And then I watched him disappear.

I'll never get to know my friend Mellisa
She had a baby when she was sixteen
And now she works in a mall in Florida
Sometimes I wonder who she could have been.

I'll never get to know my mom's friend Bonnie
She's the one who made me want to be an artist
She could paint the prettiest pictures
until both her lungs collapsed.

I'll never get to know my mom's friend Harry
He had a low scrattchy growl of a voice
He sing 'make me an angel that flies from montgomery'
And then he drank himself to death

I'll never get to know my sister
Because my sister is a crack head
But thank God I remember
When she was just a little kid

I'll never get to know my dad
Because my dad lives in a dream
And even though I think he's the best
He seems so far from everything

And I'll never get to know my mom
Because my mom is an alcholic
And I bet when she was young
She never saw it coming

Now you might wonder why I'm an asshole
You might wonder why I'm so uptight
You might wonder why I just don't chill out
And learn how to have a good time
Well, sometimes I'm scared right out of my mind
And sometimes I just get angry
Because I've been let down by the people that I love
But I will not let down the people who love me.


Paul Baribeau - Never Get To Know (Live)


Paul Baribeau - Brown Brown Brown (Live)


Paul Baribeau - Rolling Clouds (Live)


Enfin une des plus belles chansons d'amour de tout les temps: Strawberry de Paul Baribeau:

Paul Baribeau - Strawberry (Live)

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