samedi 12 mai 2012

The Smashing Pumpkins - Siamese Dream


Il fallait que je revienne vers vous puisque je suis actuellement totalement obsédé par le deuxième album de ces maudits Smashing Pumpkins, à savoir Siamese Dream.

En fin d'année dernière, les deux premiers albums du groupe de Billy Corgan était réédités dans des versions luxueuses, agrémentés de moult inédits et versions alternatives. Bizarrement, le gros classique du groupe, l'éléphantesque Mellon Collie and The Infinite Sadness, échappait à la vague. Pas grave, l'occasion était déjà trop belle pour se replonger dans l'univers si particulier des Citrouilles.

Encore aujourd'hui, le groupe divise. Certains, des bons (M83, The Pains Of Being Pure At Heart) comme des mauvais (My Chemical Romance), les célèbrent allègrement, tandis que d'autres (les géniaux Pavement...) les crucifient avec tout autant d'enthousiasme. Qu'en est-il réellement?

Tout d'abord, il faut bien avouer que le groupe sonne toujours très "d'époque". Ça sent les 90's à plein nez. Ça plaira donc évidemment aux nostalgiques de cette époque bénie du rock indé, mais moins à ceux qui s'attendent à ce qu'un disque sonne toujours pertinent à travers les époques. La voix de Corgan déjà, maniérée à l'extrème, a pu en irriter plus d'un à travers les âges... Pourquoi se croit-il obligé d'en faire 10000 tonnes? Le fait-il exprès? Si oui pourquoi? Est-il schizophrène? Etc, etc... Des questions qui continueront à agiter nos futures têtes blondes dans les siècles avenir, on n'en doute pas.

Mais à vrai dire, même si on sent bien que le tout a beaucoup vieilli, la deuxième galette du groupe, Siamese Dream, reste un disque profondément exceptionnel et hors-norme, témoignant à la perfection des états d'âme et du son d'une certaine génération... Il y a sur cet album une transcendance sublime du vague à l'âme teenage qui ne pourra jamais laisser de marbre.
Et puis il y a surtout des compositions d'une mélancolie et d'une tristesse déjà infinies, en même temps que des mélodies solaires, des cassures soniques détonantes (et révolutionnaires à l'époque), des sons novateurs, une instrumentation virtuose (voir les violons de Disarm) et une sorte de cohérence totale dans l'univers et le message, et ce tout du long d'un album hautement varié.
Alors on aura beau haïr la voix de Corgan, on aura beau avoir conscience que celui-ci se prend très très (trop) au sérieux depuis bien trop longtemps, on aura beau vomir les fringues ridicules que celui-ci portait dans les 90's, et pour finir on aura beau aimer jusqu'à la mort Pavement, il faut bien avouer que Siamese Dream est un putain d'album d'une beauté fulgurante et rare.

On connaît la suite, on connaît l'histoire. Après un projet gargantuesque de double-album marqué par quelques chansons éternelles (1979, l'une des plus belles chansons jamais composée), un succès monstre auprès d'une large frange de la jeunesse rebelle du milieu des 90's, le groupe se dissoudra peu à peu et n'atteindra plus jamais le niveau de Mellon Collie.
Restera de tout ça deux albums magnifiques, qui auront de quoi faire rêver les kids pendant encore un petit bout de temps.

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