mercredi 4 mai 2011

Bright Eyes

Aujourd'hui un des songwriters les plus tristes et les plus doués de ces 10 dernières années. Actif depuis l'âge de 13ans(!), le petit génie Conor Oberst publie dans son adolescence d'innombrables disques sous divers noms (le principal devenant Bright Eyes) et se forge une réputation de chanteur et de compositeur dépressif, le tremolo exagéré, flirtant avec l'"émo", hurlant son désespoir sur des compositons très lo-fi...
Quelques unes de ses meilleures chansons de ses très jeunes années seront compilées sur l'album "A Collection Of Songs Written And Recorded 1995 - 1997".

Comme on pouvait s'en douter, le garçon n'est pas allé très loin comme ça, même s'il aura signé quelques très bonnes et honnêtes chansons (Saturday As Usual, Lila etc...)

Bright Eyes - Saturday As Usual


Bright Eyes - Lila


En 1998 et 2000, Oberst publie deux albums très sombres et assez oppressants, Letting Of The Happiness et Fevers And Mirrors, qui contiennent chacuns leurs lots de très bonnes chansons, Fevers étant quand même largement meilleur.

Brigh Eyes - If Winter Ends


Bright Eyes - An Attempt To Tip The Scales


Mais c'est avec Lifted qu'il livre son premier recueil de très haut niveau. Le son est encore très lo-fi, l'emphase dans le désespoir très présente, mais il y a ici une diversité de chansons qui nous laisse respirer et nous permet d'apprécier pleinement des complaintes comme Waste of Paint, aux paroles terribles ou la très très personnelle You Will. You? Will. On a rarement atteint de tels sommets d'émotion...

Bright Eyes - You Will. You? Will. You? Will.


Bright Eyes - Waste Of Paint (Live) (La version live est meilleure)


Alors qu'on pensait qu'Oberst avait atteint le sommet de son art avec Lifted, il dépasse en fait largement cet album avec le suivant, I'm Wide Awake, It's Morning, bien plus apaisé et mieux enregistré que ses précédents. Un album que j'ai écouté des milliers de fois à vrai dire...
Oberst s'inscrit ici dans la grande tradition des songwriters folk américains, Bob Dylan, Neil Young, Nick Drake, Will Oldham, Elliott Smith,... Les mélodies sont hallucinantes tout au long du disque qui ne compte pas une fausse à note. Les paroles sortent de l'intimité pour s'ouvrir au monde et parler de la guerre, de la révolution, se faisant militantes sur certaines compositions. Le niveau d'écriture est tout simplement magistral.
Du coup je ne peux pas faire autrement que de mettre les vidéos de 7 morceaux de cet album qui a tellement compté pour moi...

Bright Eyes - At The Bottom Of Everything


Bright Eyes - First Day Of My Life


Bright Eyes - Lua


Brigh Eyes - We Are Nowhere And It's Now


Bright Eyes - Landlocked Blues


Bright Eyes - Poison Oak


Bright Eyes - Road To Joy


Cependant le véritable exploit est d'avoir publié en même temps qu'I'm Wide Awake un autre disque totalement délectable mais dans un style diamétralement opposé. Là où le classicisme d'I'm Wide Awake reposait sur des guitares acoustiques, A Digital Ash In A Digital Urn se base avant tout sur des synthétiseurs!
Il en résulte un album assez sombre, plus proche des Cure ou de New Order cette fois, dont on redécouvre la richesse à chaque écoute. Il y a quelque chose de fascinant dans cette galette, un goût de reviens-y...
Et encore la virtuosité de l'écriture sur la désespérante Easy/Lucky/Free:

Bright Eyes - Easy/Lucky/Free


Suite à ce coup de maître on se demandait bien ce que pouvait faire Conor Oberst... La réponse est un autre disque hallucinant de beauté. Continuant sa trajectoire artistique, Cassadega peut compter sur un son sublime, poli, aidé de violons soyeux et de choeurs biens sentis sur de nombreux titres. Les arrangements touchent au divin sur cet album à vrai dire, le son est proche de l'orgasme auditif, alors qu'il était si Lo-Fi 5 ans auparavant... Cassadega est un voyage, un rêve, une expériece mystique...
C'est peut-être moins personnel qu'I'm Wide Awake, It's Morning, qui aura toujours une place particulière dans mon coeur, mais on est néanmoins en présence d'une oeuvre d'une beauté renversante.

Avec Four Winds, tout violons dehors, jamais on aura entendue une si belle attaque contre la religion... Les paroles sont salvatrices, enfin quelqu'un qui ose dire les choses!
"Your class, your caste, your country, sect, your name or your tribe, there's people always dying trying to keep them alive. (...) The Bible is blind, The Torah is deaf, the Coran is mute, if you burn them all together you'd be close to the truth!"

Bright Eyes - Four Winds


Bright Eyes - I Must Belong Somewhere


Bright Eyes - No One Would Riot For Less


Bright Eyes - Lime Tree

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